

Le nombre de dépôts de dossiers de surendettement suit une tendance à la baisse depuis 2015. En pleine crise du Covid-19, la crainte d’une hausse paraissait légitime : pourtant c’est l’inverse qui s’est produit. La Banque de France enregistre une baisse record en 2020.
4 facteurs majeurs pour expliquer ce recul franc :
Les dispositifs protecteurs en matière de logement incluent notamment l’extension exceptionnelle de la trêve hivernale à l’occasion de la crise. Au-delà des aides débloquées par les collectivités et les bailleurs sociaux pour alléger le poids des dettes locatives, l’Etat en effet a prolongé la période de suspension des expulsions de plus de 3 mois. Résultat : certains ménages ont plus volontiers renoncé ou retardé le dépôt de leur dossier de surendettement.
A noter que le confinement a également influé à la hausse sur le niveau d’épargne des ménages. Dans l’incapacité de consommer, les ménages ont ainsi réduit leurs dépenses – les dépenses de consommation ont chuté de 7 % en 2020 – écartant le risque de surendettement.
Sur les 10 premiers mois de l’année 2021, la Banque de France enregistre une baisse de 16 % du nombre de dépôts de dossiers de surendettement, mais par rapport à 2019. Ce qui laisse craindre que le bilan 2021 devrait être moins bon.
Les effets de la crise, et par conséquent les dispositifs de soutien aux ménages mis en place par les pouvoirs publics, ainsi que les facilités accordées par les créanciers publics et privés, disparaissent progressivement. C’est sans doute pourquoi la baisse record de 2020 est rattrapée en 2021. Pour autant, la tendance à la baisse des dépôts de surendettement se poursuit par rapport à 2019, la crise ne semble pas avoir impacté de manière considérable les moyens des ménages.
Alors qu’aides et moratoires sont progressivement supprimés, la Banque de France est optimiste pour 2022 : « le scénario d’une forte augmentation (du nombre de dépôts de dossiers de surendettement), encore envisagé il y a quelques mois, apparaît aujourd’hui très improbable ».